Parmis les milliards de photos que l'on peut prendre chaque jours, mes favorites vont aux portraits. Les portraits sur le vif en particulier. J'aime stopper un moment de vie, un regard, une grimace. Mes amis en font les frais. Combien de fois m'ont ils vu sortir mon appareil au beau milieu d'une conversation ou d'un fou rire?

A vrai dire, j'y ai beaucoup réfléchi ces derniers jours. J'ai enterré mon cousin au début du mois, et tout ce qui nous a permis de tenir c'est les deux ou trois photos qu'on avait de lui. C'est de voir ses bêtises sur papier glacé plutôt que la tristesse du cercueil. Et j'aime encore plus ces photos de bêtises, ces photos que jamais on ne montrerai sur un blog photo parce qu'elles ne sont belles que par les souvenirs qu'elles éveillent en nous.

Durant mes périples de l'été, j'ai croisé des enfants par dizaines. Des bouts de chou de quelques mois qui vous chantent des gazouilles étranges et merveilleuse, des aventuriers qui commencent tout juste à découvrir les chemins de vie, et d'autres qui m'ont tirés des larmes irrépressibles. Des gamins d'une dizaine d'années environ, qui ont déjà tellement vécu. Des petits qui craignent vos bras et vos caresses par peur des coups, des mômes qui ont déjà une réflexion tellement adulte. Ces enfants à fleur de peau qu'il faut apprivoiser, et qui vous font parfois le cadeau incroyable d'un rire qui s'envole dans les nuages ou d'un calin qui chatouille vos entrailles de bonheur.
J'ai aussi croisé des garnements bien plus agés, des personnes qui ont l'age d'être adultes, qui doivent donner le change sans arrêt et qui une fois chez elles laissent leur imagination et leur spontanéité éclater. On voit alors les traits des enfants qu'ils ont été transparaitre sous leurs masque d'adultie.
Tous ces gamins, tellement différents, mais quelle découverte, quel bonheur, ils ont donnés leurs plus belles couleurs à mon été.